Depuis vendredi, deux salariés se sont installés dans le local à vélo de l’usine d’aluminium Alcan (ex-Péchiney) qui emploie 800 personnes à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Les deux techniciens entament aujourd’hui leur septième jour de grève de la faim pour s’opposer à leur licenciement pour faute lourde. Motif invoqué par la direction : des dysfonctionnements importants ayant provoqué un préjudice estimé à un million d’euros. Décision paradoxale quand on sait que les deux opérateurs étaient souvent cités en exemple par leurs supérieurs et attendaient une promotion en septembre.
Pour André Virgino, de la CGT, « c’est incompréhensible, en dix ans de travail, ils n’ont jamais eu d’avertissement et étaient très bien vus. Même s’il y a eu des fautes, la décision est disproportionnée et beaucoup trop brutale ». En cause : un manque de régularité dans les mesures effectuées sur les bacs d’électrolyse entraînant une baisse de la productivité. Pour le représentant du personnel, « ce sont deux boucs émissaires. C’est une lente dérive car la hiérarchie était au courant qu’il était impossible d’assurer tout le travail et fermait les yeux pour ne pas gêner la production. C’est tout le système qu’il faut revoir, à commencer par l’embauche de personnel supplémentaire ».
Des négociations sont actuellement en cours avec la direction, qui n’a pas souhaité s’étendre sur les motifs des licenciements. Parallèlement, la CGT appelle à des débrayages quotidiens depuis le 2 août et envisage d’étendre la mobilisation en cas d’échec du dialogue. L’un des salariés étant membre du comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT), l’inspection du travail a déjà été saisie.
Xavier Lalu l ' Huma du 9 / 08 / 07
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