lundi 6 août 2007

S.F.R ( suite 3 )

Chez le sous-traitant, les salariés se sentent maltraités

Téléphonie . En grève jusqu’à lundi, les ex-salariés du service clients de SFR, à Toulouse, subissent les pressions de leur nouvel employeur, Infomobile.

Toulouse (Haute-Garonne),

envoyé spécial.

Il y avait eu les huissiers de justice, envoyés par SFR, pour recenser les grévistes. Puis sont arrivés les vigiles pour garantir la sécurité de la direction et des locaux. Autant de moyens d’intimidation que les responsables d’Infomobile, sous-traitant repreneur du service clients de SFR depuis avant-hier, ont su faire leurs. Ajoutant même une pointe de menace et de mépris. « Quand on ouvre son poste et que l’on voit en fond d’écran le logo Infomobile, quand toutes nos affiches ont été arrachées, on le vit comme une agression », soupire Fatna. Car la transition entre SFR et Infomobile ne s’est pas faite dans la douceur.

chantage sur les grévistes

Dans la nuit du 31 juillet au 1er août, toutes les traces évoquant un conflit social ont été effacées. Comme si une nouvelle vie commençait. Premier acte révélateur de l’état d’esprit des nouveaux maîtres des lieux : la suppression des boîtes e-mail professionnelles individuelles. Seuls les managers, les délégués du personnel, le comité d’entreprise et le CHSCT (comité hygiène, sécurité et conditions de travail) pourront désormais bénéficier de cet outil de communication.

Mercredi, alors que l’assemblée générale des salariés venait de voter très majoritairement le maintien du blocus du site, un dirigeant est descendu de sa tour d’ivoire pour exercer un chantage sur les grévistes quant aux conditions de départs volontaires prévus par un accord d’accompagnement. Et d’interdire à un journaliste d’une radio du service public d’enregistrer ses propos. Surprise du chef, encore, à la lecture du nouveau règlement intérieur. « Le paragraphe Discipline et sanction est le plus long. Et il y a dix lignes sur l’alcoolisme, comme si on venait travailler bourré », s’étonne un salarié.

« On assiste aux mêmes méthodes qu’avec SFR mais en plus musclé », affirme Frédéric Metche, élu CGT au CHSCT. « Cette direction, c’est le KGB », ironise une salariée. Quand l’opérateur de téléphonie mobile de Vivendi cherchait à tout prix à se débarrasser d’un personnel à l’ancienneté coûteuse - la plupart a vu le service clientèle se créer en 1998 - et capable de riposter, Infomobile, à présent, entend décourager ses nouveaux salariés pour préserver un turnover lui assurant une main-d’oeuvre malléable.

« Des cadres ont comme consigne de mettre la pression sur les salariés pour qu’ils reprennent le travail comme si rien ne s’était passé. Il est inacceptable qu’ils exigent une production normale alors que nous ne sommes pas dans une situation normale », estime Philippe Tréhout, représentant CGT. L’intersyndicale insiste auprès du personnel pour qu’il signale tout ce qui pourrait s’apparenter à du harcèlement. Et Philippe Tréhout de conseiller : « N’acceptez pas de rendez-vous pour un entretien individuel seul avec un manager. La réponse doit être collective. »

le conflit pourrait durer

Pour l’heure, le mouvement est reconduit jusqu’à lundi, date à laquelle direction et organisations syndicales se retrouveront pour évoquer les conditions de la reprise de l’activité. En attendant, les chargés de clientèle gèrent individuellement leur mode de contestation. Certains restent chez eux, d’autres acceptent trois ou quatre appels par heure. Mais le plus inquiétant est l’augmentation considérable et continue du nombre d’arrêts maladie. « Si la nouvelle direction a accepté de maintenir la cellule psychologique mise ne place par SFR, c’est bien qu’elle reconnaît qu’il y a un conflit », souligne Maria Antonia Rathqeber, délégué CGT. Et si Infomobile persiste à rogner sur les acquis des ex-SFR, le conflit pourrait durer.

Ludovic Tomas Huma du 3 /08 / 07

1 commentaire:

Алексей a dit…

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