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Le blog de domik27

mercredi 17 octobre 2007

La France en Faillite ?

La France en faillite ? Faux ! Les preuves…

Par Régis TRILLES le lundi 15 octobre 2007, 11:18 - Economie - Lien permanent

Quelques jours avant que le gouvernement présente le projet de budget pour 2008, le premier ministre, François Fillon, a en quelque sorte planté le décor en déclarant devant un parterre d'agriculteurs corses: «Je suis à la tête d'un État en situation de faillite» !

Après le fameux « fardeau de la dette publique », leitmotiv de la campagne présidentielle, voici donc «la France en faillite » ! Cette dramatisation contestée au sein même de la majorité est une forfaiture, une vile propagande visant à geler les consciences, à pousser au renoncement en matière de pouvoir d'achat, à préparer une nouvelle fois la grande majorité des Français à d'injustes sacrifices.

Depuis un quart de siècle, l'État accu­mule les déficits et s'endette toujours plus pour les financer. Il faudrait donc remettre de l'ordre dans la boutique comme le ferait « n'importe quel chef d'entreprise, n'importe quel chef de famille, n'importe quel agriculteur” ! Le terme de « faillite” fleure bon le droit commercial - pour le gouvernement, l'État se gère comme une entreprise! Il veut frapper les esprits: le « failli» n'a plus qu'à envisager sa « liquidation ». Mais il n'a rien à faire dans l'histoire: ni l'État ni la France ne sont en faillite! Même s'il est effectivement grand temps de bouleverser totalement le mode de gestion des finances publiques. . .

L'État n'est pas en cessation de paiement

Jusqu'à preuve du contraire, l'État paie ses factures, ses salariés -les agents de la fonction publique - et rembourse ses dettes. La France n'est pas du tout dans la situation de l'Argentine en 2001-2002. Elle n'a d'ailleurs aucun mal à trouver de nou­veaux créanciers.

Pour financer son déficit, l'État émet des bons du Trésor (à court et moyen terme) et des obligations assimilables du Trésor (à long terme). Ces titres sont très prisés par les marchés financiers et fort bien vus des agences de notation chargées d'apprécier les risques des différentes émissions. Ils sont souscrits par les banques, les compagnies d'assurances, les caisses de retraite, les organismes de placement collectif comme les SICAV. Ils plaisent beaucoup aux investisseurs étrangers, qui détiennent la moitié de l'encours de la dette publique française. Non pas parce que la France manque d'épargne (le taux d'épargne des ménages y est un des plus élevés du monde), mais du fait de la globalisation financière: les épar­gnants français détiennent eux aussi des avoirs à l'étranger.

De plus, un État n'est ni une entreprise, ni un ménage: Pour assurer la cohésion sociale et ­garantir un bien-être collectif, il doit réaliser des investissements coûteux et de très long terme. Et il peut rester constamment endetté tout en restant solvable puisqu'il a le pouvoir de lever l'impôt.

Si la France est en faillite, les Etats Unis sont rayés de la carte!

Depuis quelques années, le déficit du budget de l'État tourne autour de 40 milliards d'euros, soit environ 15 % des dépenses. Au total, les déficits publics (de l'État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales) devraient représenter 2,4 % du produit intérieur brut (PIB: sommes des richesses créées en un an) en 2007 et 2,3 % en 2008.

Quant à la dette publique - 1 150 milliards d'euros, dont 79 % du fait de l'État, elle représente environ 64 % du PIB.

Les critères de convergenœ des éco­nomies décidés lors de la mise en place de la mon­naie unique européenne et repris dans le pacte de stabilité et de croissance, qui lie les pays de la zone euro, imposent un maximum de 3 % du PIB pour le déficit public et de 60 % du PIB pour la dette publique. Ces niveaux sont totalement arbitraires. Bien qu'ils sabrent dans leurs dépenses publiques pour réduire leurs déficits, les grands pays de ]a zone euro sont plus endettés que la France : 69 % du PIB en moyenne pour les 13 pays, 68 % pour l'Allemagne, 89 % pour la Belgique, 105 % pour ]a Grèce, 107 % pour l'Italie.

Quant aux États Unis, leur endettement représente aujourd'hui 65 % de leur PIB, après être monté à 75 % en 1993, sans pour autant les rayer de la carte.

La faillite n'est pas non plus pour les générations futures.

À force de « vivre au-dessus de nos moyens, -ceux qui ont l'impression de vivre sans moyens apprécieront! -, nous léguerions à chaque nou­veau-né une dette de 11 500 euros (total de la dette publique divisé par le nombre d'habi­tants) qu'il devra rembourser par le biais de ses impôts.

En fait, s'il y a spoliation, c'est aujour­d'hui qu'elle se déroule au profit des rentiers: la dette est détenue par des épargnants (sous forme de bons du Trésor et d'obligations d'É­tat) qui touchent en ce moment même des inté­rêts payés par les impôts (notamment la TVA) prélevés sur des ménages souvent modestes, qui subissent de plein fouet la dégradation des ser­vices publics.

À l’avenir, si rien ne bouge, le scé­nario ne fera que se poursuivre: les bébés de ces rentiers vont hériter des avoirs de leurs parents, et donc de créances sur l'État.

Mais, globalement, c’est un patrimoine que nous léguons aux générations futures.

Car les collectivités publiques ont aussi des avoirs financiers: si l'on en tient compte, leur dette nette n'est plus de 64 % du PIB mais de 44 % seulement.

Elles possèdent aussi des « actifs physiques.. : des routes, des écoles, des hôpi­taux, des stades… dont la valeur équivaut à plus de 1 000 milliards d'euros.

Elles possèdent aussi des avoirs nets sur l'étranger:

Au bout du compte, fin 2005, les administrations publiques avaient un patri­moine net (toutes dettes déduites) de 365 milliards d'euros. C'est le bien commun que nous léguons aux bébés à naître.

Publié par Le blog de domik27 à 23:50

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