jeudi 29 novembre 2007

TRAVAILLER PLUS !!!

TRAVAILLER PLUS, PLUS VIEUX, PLUS DUREMENT

ou comment le capitalisme cherche son profit


Dans le débat sur la retraite,
on retrouve en filigrane le thème de la valeur travail, au cœur
du discours de Sarkozy.

C’est Raffarin qui le premier a lancé le mot d’ordre : Il faut réhabiliter la valeur travail. Ce qui était clair alors, et qui est resté le cas dans le discours de Sarkozy, c’est que “ valeur travail ” désigne la valeur de l’emploi et non pas la valeur du travail, au sens de l’activité des employés sur leur lieu de travail. Derrière la soi-disant réhabilitation de la valeur travail, il y a le refus de poser la question de la valeur du travail effectif. On a clairement affaire à un slogan idéologique qui formule une valeur absolue (l’emploi), de façon à dissimu­ler un certain nombre d’injustices et de dominations (liées à l’organisation du travail dans l’entreprise néolibérale) et à disqualifier une forme de critique sociale (la critique du travail effectif).

Dans le cadre de cette offensive idéolo­gique, Sarkozy pose en principe intangi­ble l’idée selon laquelle puisqu’on vit plus vieux, on doit travailler plus long­temps. Si l’emploi est un bien un soi, il faut en effet chercher à en bénéficier aussi longtemps que possible… Quand cet argument est comparé aux dynami­ques effectives du néolibéralisme, il apparaît dans toute son hypocrisie.

Depuis les premières lois sur la durée de la journée de travail, au milieu du XIXè siècle, le capitalisme a renoncé à cher­cher le profit en augmentant la durée du travail et en réduisant le taux de salaire horaire et il a plutôt cherché à augmen­ter la productivité du travail en rendant son organisation plus efficace et en accélérant le progrès technique.

Avec le néolibéralisme, nous assistons à une inversion de cette tendance. Diffé­rents phénomènes prouvent que l’enjeu est aujourd’hui la réduction du taux de salaire horaire et l’augmentation de la durée de travail : le blocage des salaires, la remise en cause des 35 heures, les délocalisations (qui sont un moyen de détourner la législation sur la durée du travail et le salaire minimum).

Dans le cadre du néolibéralisme, le pro­fit est recherché par une augmentation de la quantité globale de travail et par une intensification du travail, de sorte que le discours sur la valeur du travail cache le fait qu’il s’agit de travailler toujours plus, toujours plus vieux et toujours plus durement .

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