jeudi 13 décembre 2007

Montpellier : répression ( disproportionnée ) à la fac .

Universités . À Montpellier, suite à l’intervention de la police contre les étudiants bloqueurs, les syndicats demandent la démission du président de la fac.

Après l’intervention musclée des forces de police, lundi, à la fac de lettres Paul-Valéry, de Montpellier, à la demande du président de l’université Montpellier-III, Jean-François Miossec - qui a aussi décidé la fermeture administrative du campus -, un rassemblement et diverses actions étaient organisés hier à l’initiative notamment du SNESup, de SUD enseignants et de la CGT. Vers 11 heures sur le parvis de la fac, 350 enseignants et étudiants s’étaient regroupés pour organiser la riposte.

Lundi, le président avait fait appel aux forces de police afin de débloquer l’accès de la fac suite à quelques incidents qui s’étaient produits entre bloqueurs et anti-bloqueurs. Une intervention des forces policières jugée « disproportionnée » par le SNESup. Deux étudiants ont été interpellés et placés en garde à vue et deux autres ont été touchés par des grenades assourdissantes, l’un d’eux aurait perdu 30 % d’audition à une oreille. Le SNESup dénonce cette intervention policière et réclame la démission du président de l’université.

« Alors que partout en France la mobilisation des étudiants contre la loi LRU prend des formes alternatives à la grève et au blocage, la stratégie de tension de la présidence de Montpellier-III a débouché sur ce qui était prévisible. (…) Seules la maturité et la responsabilité des 200 à 300 étudiants, alors présents, ont pu éviter que des incidents graves se produisent. Depuis un mois et demi, le président fait la preuve de son incapacité à mener le dialogue social et à laisser le débat démocratique se dérouler, à gérer la crise universitaire, à assurer la continuité du service public, et, maintenant, il hypothèque gravement l’avenir de l’offre de formation de l’université et donc l’existence de celle-ci. Il doit en tirer les conséquences et démissionner ! »

Le syndicat en appelle donc au recteur, chancelier des universités, pour assurer la continuité des missions de l’université. Il appelle les autres syndicats, soucieux du service public, à s’associer à la demande d’audience que le SNESup, la CGT et SUD ont déposée auprès du recteur. Le SNESup, critiquant la décision de fermer l’université, demande la tenue, en urgence, d’un CA extraordinaire. Jacques Choukroun, pour le SNESup de Paul-Valéry, intervenant devant les personnels et étudiants rassemblés hier, dénonçait la provocation : « On veut nous détourner de la lutte sur la loi LRU, nous allons (SNESup, SUD, CGT - NDLR) demander une entrevue au recteur pour qu’il prenne ses responsabilités sur les violences commises à l’initiative de la présidence de l’université. (…) Il faut rouvrir l’université, on ne peut pas accepter cette stratégie. »

À l’issue du rassemblement devant la fac, diverses actions ont été décidées, notamment une rencontre avec les lycéens de Joffre à Montpellier, victimes eux aussi de violences policières, et une manifestation devant le rectorat pour réclamer la démission du président de l’université Paul-Valéry.

Éloi Martinez

l' Huma du 12 / 12 / 07

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