À l’issue de la première table ronde de négociation tripartite (État, direction de l’entreprise et organisations syndicales) qui s’est déroulée hier au siège de la SNCF, les fédérations de cheminots ont affiché quasi unanimement leur mécontentement. À l’exception de la FGAAC, qui a relevé « quelques petites avancées », les syndicats ont estimé, à l’instar de la CGT, que « le compte n’y est pas ». Ils reprochent à la direction de « n’avoir pas mis sur la table de mesures concrètes », en particulier en matière de revalorisation salariale. Pire, ils l’accusent d’être revenue sur des engagements pris par la présidente Anne-Marie Idrac dans son courrier adressé à l’ensemble des agents et réaffirmés lors de la première séance de négociation le 21 novembre dernier. Philippe Francin, conseiller national de la CFE-CGC, affirme ainsi que « l’engagement de déblocage de la grille salariale n’est pas respecté ».
L’attitude de la direction a provoqué la colère des organisations syndicales. Le secrétaire général de FO, Éric Falempin, a jugé « catastrophique » le bilan de cette première table ronde. « L’entreprise ne respecte pas ses engagements. C’est toute la pratique contractuelle qui est remise en cause, les cheminots vont être déçus », a-t-il insisté. La CFDT et la CFE-CGC qui avaient engagé, avant la suspension de la grève, des négociations avec la direction, ne se montrent pas plus tendres. Visiblement agacé, le secrétaire général de la CFDT, Arnaud Morvan, a fait part de sa « stupéfaction » devant « une direction qui renie ses engagements ». « Si cela continue comme ça, je me demande si ça ne va pas éclater bien avant le 20 décembre (date du préavis de grève déposé par la fédération cédétiste - NDLR) », a-t-il prévenu. « La direction semble ignorer que la grève n’est que suspendue et qu’elle peut reprendre à tout instant », a confié André Provensal, secrétaire national de la CFE-CGC. SUD rail a exigé, pour sa part, que « la SNCF fasse rapidement de vraies propositions ». Le secrétaire fédéral de la CGT, Laurent Russeil, qui a précisé que sa fédération « allait rendre compte aux cheminots de la table ronde », a invité la direction à changer d’attitude d’ici le 4 décembre, date de la prochaine séance de négociation. En attendant, il a prévenu que « les rassemblements du 4 décembre (à l’initiative de la CGT, l’UNSA, la CFE-CGC, la CFDT, FO et la CFTC) sont plus que jamais à l’ordre du jour ».
Pierre-Henri Lab
l' Huma du 30 / 11 / 07
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire