mardi 29 avril 2008

Le P.C.F : Sur la question du Tibet .

Sur la question du Tibet : Jacques Fath, membre de l’éxécutif national, responsable aux relations internationales.

Par : Relations internationales
Mis en ligne : 29 avril
Les événements du Tibet ont suscité, en France et dans le monde, un débat politique très vif qui a d’abord porté sur la répression exercée par les autorités chinoises en lien avec les Jeux olympiques. On se souvient d’ailleurs que les autorités chinoises s’étaient engagées à progresser dans la voie de la démocratie à la faveur de l’organisation des Jeux.

La répression au Tibet mais aussi contre des personnes réclamant davantage de liberté d’expression, internautes ou autres, a nourri ce débat (sans remonter aux questions de la Birmanie et du Soudan).

Le débat a cependant rapidement changé d’objet. Il s’est élargi et s’est concentré sur d’autres questions : la Chine elle-même, ses évolutions et les réalités du régime de Pékin en particulier.

Le débat chez les Communistes a naturellement suivi cette évolution. Et les réactions aux déclarations du Parti ont été très contradictoires. Il y a ceux qui – à des degrés divers – critiquent ou condamnent la Chine, ceux qui dénoncent le Dalaï Lama et ce qu’il représenterait...

Nous avons donc abordé ainsi des questions lourdes qui touchent à notre appréciation sur ce qu’est la Chine d’aujourd’hui ou ce qu’elle devient, qui touchent au débat sur le communisme, à notre conception de la société... et cela dans un contexte très polémique avec une vraie campagne anti-chinoise, avec du manichéisme et de l’ unilatéralisme…

On peut – il faut - débattre de tout cela mais pour le faire sérieusement il faut aller au fond des problèmes posés. Ce sont aussi, comme on dit, des questions de congrès. En tous les cas des questions qui devront s’inscrire dans les débats de notre prochain congrès. Il me semble nécessaire d’avoir sur ces problèmes une réflexion collective la plus sereine, la plus argumentée, la plus objective possible…Il faudra prendre le temps et le recul nécessaires.

Autre chose est de bien comprendre comment le PCF s’est exprimé dans le cadre de cette polémique puisque même ceci fait discuter. Qu’a t’ il vraiment dit et pourquoi ?

Nous avons condamné la répression, demandé la libération des personnes arrêtées, demandé à Nicolas Sarkozy et aux Européens de prendre une initiative politique fondée notamment sur l’exigence des Droits de l’homme et du dialogue politique.

Nous avons fait cela pour deux raisons :

1 – D’abord parce qu’il nous faut défendre les Droits de l’homme partout. C’est un principe, un engagement simple et incontournable qui date de la constitution, il y a près de trente ans, du « Comité de défense des libertés et des droits de l’homme en France et dans le monde » dont le Président fut Georges Marchais.

S’exprimer et agir pour les libertés partout c’est un effort que nous n’avons cessé de faire durant toutes les années qui ont suivi jusqu’ aujourd’hui, et il n’y a pas de raison d’abandonner ce choix essentiel. Je crois que nous le faisons assez correctement qu’il s’agisse de la Chine ou de tout autre pays ou situation d’ensemble. Notre action en la matière, avec l’engagement de Nicole Borvo, coordonnatrice Droits humains pour notre parti, est permanente et multiforme.

2 – Ensuite parce que l’exigence démocratique est un choix fondamental de notre parti. Et structurant pour nous. Il ne s’agit pas seulement de l’existence et du respect de droits civils et politiques mais de la conception de la société, de notre vision de la politique et de l’ intervention citoyenne comme moteur du changement social et de l’alternative. C’est une dimension, un aspect de notre visée communiste et du projet politique que nous devons imaginer et produire au 34ème Congrès.

Le PCF, dans cet esprit, n’a pas instrumentalisé les Droits de l’ Homme. Il n’a pas contribué aux dérives inacceptables auxquelles on a assisté, en particulier les attaques contre la Flamme olympique et la campagne anti-chinoise...Il s’est exprimé en fonction de ses propres valeurs et conceptions.

Une délégation importante du Parti communiste chinois a été reçue à sa demande le 15 avril dernier au siège du PCF. Ce fut l’occasion d’une discussion qui a acté des divergences tout en restant ouverte, amicale et très franche. Elle a porté sur le Tibet et les Jeux Olympiques, sur les violences à Lhassa, sur les responsabilités et les causes des troubles, sur la liberté de la presse, sur les réalités tibétaines actuelles, sur l’autonomie, sur la nécessité de la négociation pour régler les problèmes… Nous avons souligné que la politique de force ne peut pas apporter de solution et que le dialogue est, selon nous, évidemment indispensable. Nous avons dit à la délégation que le PCC devrait prendre une initiative dans ce sens… Nous n’avons pas été les seuls à le dire, loin de là. Enfin, nous avons rappelé notre opposition au boycott des JO.

L’ annonce par les autorités chinoises d’un dialogue avec un représentant du Dalaï Lama est donc une bonne nouvelle si finalement le contexte s’y prête pour que cela se réalise vraiment.

site du P.C.F

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