dimanche 27 avril 2008

RSA : Les pauvres paieront pour les plus pauvres .

Le revenu de solidarité active (RSA) n’est ni mort ni enterré. Alors que François Fillon avait jugé ce système « trop coûteux », le président de la République a réaffirmé hier que le RSA serait maintenu et même généralisé en 2009. Dont acte. Sauf que Nicolas Sarkozy en a précisé les contours, à commencer par un financement nettement revu à la baisse. Il a ainsi déclaré que la mise en place de cette aide se ferait « en maîtrisant les coûts, pour 1 ou 1,5 milliard d’euros », soit deux fois moins que l’estimation de son initiateur, le haut-commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch. Lequel se dit pourtant « satisfait » de ces annonces ! Ce dernier avait en effet estimé à 2 ou 3 milliards le coût de cette mesure qui doit permettre aux bénéficiaires de minima sociaux de reprendre une activité sans perte de revenus.

Autre annonce : le RSA sera financé en partie par le redéploiement de la prime pour l’emploi (PPE). En bref, on déshabille Pierre pour habiller Paul. « On va financer pour les plus pauvres leur accès au travail en enlevant de l’argent aux plus modestes », dénonce François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. De son côté, la CGT voit toutes ses inquiétudes « confortées » et dénonce l’inégalité de ce redéploiement. Le PS, lui, fustige un « financement au rabais ». « Le chef de l’État a délivré sa conception de la solidarité : faire payer la lutte contre la pauvreté et l’exclusion par les salariés les plus modestes », estime Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Sans compter qu’aucune garantie n’est faite sur la qualité des emplois ou l’évolution des salaires.

A. C.

l' Huma du 26 / 04 / 08

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