Mis en ligne : 1er juillet
“ Où est passé le PS ? ”, titrait Libération. À la Maison de la Chimie à Paris, lui ont répondu en chœur radios et chaînes de télévision, qui n’ont eu d’yeux que pour Ségolène Royal. L’ex candidate socialiste lançait devant ses partisans sa campagne pour le prochain congrès socialiste. Car, pour elle, rien ne semble avoir changé, aucune leçon de la défaite ne semble devoir être tirée. La même forme, la même personnalisation, les mêmes idées et les mêmes médias qui embrayent sans sourciller.
L’autre événement retenu à l’agenda du calendrier médiatique se déroulait à Saint-Denis sous la houlette d’Olivier Besancenot. Large couverture, là aussi, sans qu’on en apprenne beaucoup plus sur le projet politique discuté. Ainsi va le récit médiatique dominant sur l’état de la gauche, avec à un pôle un PS aspiré vers le centre et à l’autre un nouveau parti d’extrême gauche qui en fait sa cible.
On nous raconte une histoire, comme celles qu’on nous a déjà contées, il y a quelques mois, réduisant le débat présidentiel au trio Sarkozy-Royal-Bayrou. On sait ce qu’il en est aujourd’hui. Qu’importe, on continue, mais on s’adapte. L’histoire et les acteurs ne sont plus les mêmes. Mais c’est toujours un seul scénario à la fois : aujourd’hui, pour la gauche, c’est celui d’une crise dont elle ne sortira jamais, divisée et écartelée entre deux pôles qui se clament eux-mêmes irréconciliables.
Du coup, tout ce qui ne rentre pas dans ce cadre est zappé, minoré. Les débats du courant Nouveau parti socialiste, dirigé par Emmanuelli et Hamon, qui se tenaient à la Sorbonne avec une assistance comparable à celle de la Maison de la Chimie ? Ignorés ou réduits à la portion congrue. Le même sort avait été réservé cette semaine aux travaux de la direction du PCF sur la préparation de son prochain congrès ou la semaine précédente à la seule rencontre européenne tenue en France à son initiative au lendemain du NON irlandais.
Pourtant, qui est le plus en phase avec les interrogations du pays, avec les recherches politiques qui le remuent, avec tous ceux qui se battent en ce moment contre la politique sarkozyste en se demandant comment imposer au plus vite une autre politique ? Ceux qui sont au PS n’ont qu’une idée en tête, la candidature présidentielle de 2012, ceux qui en son sein hésitent à condamner la liquidation des 35 heures ou s’alarment du NON irlandais ? Ceux qui à la LCR veulent faire de l’union avec les socialistes en toutes circonstances une barrière infranchissable ? Sommes-nous bien sûrs que nous ayons là les deux grands courants de pensée qui traversent actuellement les têtes du peuple de gauche dans notre pays ?
La gauche est en crise, sans nul doute. Mais une des manières de l’alimenter, et non de contribuer à la résoudre, est précisément de focaliser tout le débat sur des impasses et non sur les recherches de construction nouvelle. La crise, ce n’est pas l’encéphalogramme plat. Le débat s’anime au contraire un peu partout. Au PS, où l’issue de la confrontation engagée a rarement été si incertaine. Au PCF, où l’élaboration d’un nouveau projet politique et la rénovation profonde du parti sont désormais au centre de toutes les discussions.
Parmi ceux qui cherchent du côté du NPA une issue à l’inefficacité de la gauche. Chez de très nombreux syndicalistes et responsables associatifs qui, engagés dans la résistance à la politique gouvernementale, s’interrogent sur le meilleur moyen de donner plus de force politique à leurs combats.
L’issue de ces débats n’est pas écrite, certes. Les réponses divergent fortement sur le projet, sur les chemins de l’union. Mais raison de plus pour que le débat populaire, celui de la grande masse des militants, s’invite dans les discussions. Il bousculera les scénarios médiatiques bien trop facilement ficelés en dehors de lui. Ne nous laissons pas décourager. Et ouvrons partout le débat sur l’avenir de la gauche.
site du P.C.F
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