Justice . Les deux principaux syndicats ont saisi le CSM au sujet des « attaques » de la garde des Sceaux.
Ras-le-bol de jouer les boucs émissaires. Les deux principaux syndicats de magistrats ont annoncé, hier, qu’ils allaient saisir le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) au sujet des « attaques » de la ministre de la Justice, Rachida Dati. « L’indépendance de l’autorité judiciaire nous semble fragilisée par les pressions hiérarchiques constantes que fait peser le gouvernement, au travers des parquets, sur la magistrature tout entière », dénoncent dans un communiqué commun l’Union syndicale des magistrats (USM) et le Syndicat de la magistrature (SM).
Leur lettre de saisine énumère les griefs : magistrat convoqué à la chancellerie pour des propos tenus lors de ses réquisitions, procureurs généraux poussés à « demander » leur mutation ou obliger de s’expliquer sur leurs « mauvais résultats » en matière de peines planchers… « Ces différentes affaires illustrent les dérives institutionnelles actuelles où le parquet est considéré comme un simple exécutant des injonctions de la chancellerie », expliquent les deux syndicats, dénonçant une « caporalisation du ministère public ».
Dans ce contexte, l’interrogatoire, en pleine nuit, de plusieurs magistrats du parquet, suite au suicide d’un mineur à la maison d’arrêt de Metz, a fini de mettre le feu aux poudres. « Dès que l’occasion se présente, déplore les deux syndicats, la garde des Sceaux désigne des prétendus responsables pour servir au mieux sa communication personnelle. »
L’USM et le SM demandent donc au CSM de « prendre position sur ces graves atteintes ». Avant de mener de concert, le 23 octobre, une journée d’action contre la politique de « reprise en main » et du « tout sécuritaire » de Rachida Dati.
L. M.
l ' Huma du 18 / 10 / 08
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