mardi 18 novembre 2008

Pour une eau publique à 100 % !


eau-3-544bd.jpgDepuis le 1er janvier 2005 la Communauté d’Agglomération de Rouen a pris la compétence « Eau » avec l’objectif d’améliorer et d’harmoniser le service rendu aux usagers,en particulier les tarifs vers le prix le plus bas, protéger la ressource, développer une politique de solidarité vers les populations les plus fragiles, de maîtriser l’ensemble du cycle de l’eau.

L'Agglomération de Rouen regroupe deux formes principales de distribution de l’eau : régie en gestion directe et délégation de services publics. Une régie publique communautaire à autonomie financière a été constituée gérant les 50 000 abonnés des trois villes précédemment en régie publique : Rouen, Grand-Quevilly et Darnétal. La maîtrise publique a été renforcée pour contrôler les contrats hérités des 17 structures communales ou intercommunales d’avant 2005. Ces contrats dont la distribution d’eau était exploitée par des délégataires privés ont été transférés à l’Agglomération afin de les poursuivre jusqu’à leurs termes. Depuis une renégociation avec les délégataires a permis de baisser fortement le prix du m3 dont les effets sont mesurés dans le rapport annuel 2007 ; Cela met en évidence les marges importantes réalisées par les délégataires privés.

Le groupe des élus communistes, républicains et citoyens de L’Agglo considère qu’il faut encore faire évoluer la situation actuelle où la gestion déléguée privée reste majoritaire avec des tarifs supérieurs à ceux de la régie publique. Une approche durable et citoyenne de la gestion implique que l’eau soit dégagée de la logique marchande. L’argent de l’eau doit rester à l’eau et non alimenter les profits des multinationales du secteur.

L’étude qui vient d’être lancée par la communauté d’Agglomération et dont les membres de l’Observatoire de l’Eau ont été informé vise à éclairer la décision des élus concernant le futur mode d’exploitation du contrat de distribution dans les 6 communes de l’ex-Syndicat de la Banlieue Sud de Rouen. Ce contrat concerne plus de 22000 abonnés et arrive à échéance le 31/12/2009. On ne peut que se féliciter que la reconduction des délégations de services publics actuelles ne figure pas dans les orientations retenues pour cette étude. Pour autant il reste à définir quel sera le statut de la future régie qui reprendra en gestion les contrats

Le choix n’est pas anodin, une régie en gérance ou en marché d'exploitation revient à confier à une entreprise privée aprés appel d'offre l'exploitation du service de l'eau. Comme le note justement le collectif pour une eau publique " Si cette formule permet de limiter quelque peu les appétits du privé, elle n'en revient pas moins à confier de nouveau notre eau à des entreprises privées . Je suis de ceux qui milite pour une eau publique à 100% donc en régie publique directe, premier pas vers un véritable service public national décentralisé de l’eau. Dans le cadre de la création de la future Communauté Urbaine et la fusion avec la régie publique de l’Agglomération d’Elbeuf, un grand pôle public de l’eau se constituerait ainsi sur le nouveau territoire. La mutualisation à l’échelle d’un territoire de 500 000 habitants doit pouvoir nous amener à rendre un service de meilleure qualité avec l’objectif d’un prix unique et socialement juste, une gestion écologique et démocratique renforcée. Un signal politique fort serait donné pour un territoire solidaire, afin d’y réduire les inégalités sociales et territoriales.

Le débat qui s'ouvre et que je souhaite un vrai débat large et public doit se donner le temps de l'échange et de la confrontation des idées. En tout état de cause dans notre décision la volonté politique doit primer sur les contraintes techniques qui ne sont pas insurmontables

Aucun commentaire: