Mis en ligne : 4 novembre
L’UMP monte au créneau pour défendre l’amendement au projet de budget 2009 de la Sécurité sociale, repoussant l’âge limite de départ à la retraite à 70 ans. Pour le porte-parole du parti sarkozyste, il s’agirait « tout simplement » de donner « plus de liberté aux Français qui veulent travailler plus ».
A l’heure actuelle, les employeurs peuvent mettre leurs salariés à la retraite d’office à partir de 65 ans. L’amendement prévoit que les travailleurs « qui le souhaitent » puissent prolonger leur activité au delà de 65 ans « sous réserve d’en avoir préalablement manifesté l’intention » auprès du patron. « Nous voulons inciter les Français à prolonger leur activité, leur donner envie de le faire… Il y avait un côté absurde de forcer quelqu’un à partir alors qu’il voulait travailler » justifie de son côté le ministre du travail. L’argument de la liberté de choix n’est contesté par personne ; encore faut-il que les conditions très concrètes en soient créées. La plus évidente touche à l’emploi. Aujourd’hui deux salariés sur trois sont à 57 ans évincés des effectifs des entreprises.
Le patronat continue d’user massivement de l’emploi comme première variable d’ajustement au maintien du taux de rentabilité recherché. L’autre condition fondamentale concerne le niveau de revenu. Rançon des précédentes « réformes » de la Retraite, le niveau des pensions baisse et à défaut d’une autre réforme mobilisant de nouveaux financements, la tendance va s’accentuer dans les prochaines années. Dans ces conditions, pour s’assurer un revenu suffisant, de plus en plus de salariés vont se trouver contraints de chercher à prolonger leur activité professionnelle, voire à cumuler retraite et emploi.
La vérité est donc qu’en « permettant » de travailler jusqu’à 70 ans, l’UMP anticipe les conséquences de la dégradation des pensions. « Au lieu d’allonger indéfiniment la période d’activité, la priorité, selon la CGT, est d’assurer aux salariés des carrières complètes et d’intégrer périodes d’apprentissage, de recherche d’un premier emploi et d’études dans la durée de cotisation exigée. »
Ce qui permettrait de rendre effectif le droit au départ à 60 ans avec une pension à taux plein. Priorité devrait aussi aller, pour les syndicats, à la reconnaissance du droit au départ anticipé pour travaux pénibles – un dossier bloqué par le MEDEF et que le gouvernement se montre impuissant à faire aboutir. Encore faudrait-il pour cela s’attaquer à une réforme du financement de la retraite permettant d’améliorer les droits des assurés.
L’UMP préfère faire des économies en réduisant ces droits. Mais « que penser d’un gouvernement qui en 24 heures est capable de trouver plus de 300 milliards d’euros pour sauver les marchés financiers et bancaires et n’est pas capable de sauver notre sistéme de retraite ? » interrogent les sénateurs communistes qui demandent la suppression de la disposition « 70 ans ».
site du P.C.F
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire