« Réintégrer l’OTAN » se conjugue exclusivement en anglais
Par Cyrille FERRO-STEYAERT le jeudi 16 juillet 2009, 20:02 - Lien permanent
Nicolas SARKOZY a mis fin à quarante-trois ans d’exception française en officialisant en grande pompe le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan. Une décision prévue de longue date qui a néanmoins suscité de vives réactions en France, certains y voyant un juste retour de l’histoire, et d’autres fustigeant un alignement sur Washington.
En 1966, par une simple lettre, le général de Gaulle avait quitté cette instance. Motif principal : il refusait que la dissuasion nucléaire française puisse être placée sous le contrôle des Américains, maîtres incontestés de l’Alliance. Tous les présidents de la Ve République avaient, depuis, suivi cette ligne gaullienne.
Les motifs invoqués sont au nombre de deux : l’un stratégique (Paris a obtenu deux commandements - mineurs ! - Norfolk et Lisbonne), l’autre pratique. Depuis 1995, les militaires français participent à toutes les opérations de l’Otan, mais ne participent pas à leur élaboration faute d’avoir des généraux au sein des comités suprêmes. Et, selon le maître de l’Elysée: « Notre rapprochement avec l'OTAN conforte l'indépendance nationale mais notre éloignement proclamé mais non réalisé avec l'OTAN limitait jusque-là notre indépendance nationale».
Or, que constate-t-on dans les faits ? Alors que le français est officiellement la deuxième langue officielle de l’OTAN ( !), les ordres donnés lors de la passation de commandement du CRR-FR (formation créée le 1er juillet 2005, le Corps de Réaction Rapide – France est implanté à Lille, au sein de sa prestigieuse Citadelle), le 16 juillet 2009, entre les généraux Damay et Fugier, l’étaient… en anglais. « On subit l’Otan au lieu de la codiriger, c’est illogique », glissait, à la veille du soixantième anniversaire de l’OTAN, un conseiller de l’Elysée pour justifier le retour de la France dans son giron. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est mal parti…
dimanche 19 juillet 2009
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