Agriculture . Le Modef et le PCF organisaient hier une vente directe de fruits et légumes en Île-de-France. Objectif : montrer que l’on peut vendre et acheter au juste prix pour tous.
À 10 h 30, c’était plié : il ne restait plus que des tomates. Envolé, tout le reste. Les prunes, les melons, les patates, vendus sitôt déchargés, sur le parvis de la mairie d’Ivry. La quatrième vente directe de fruits et légumes organisée par le Modef - mouvement des exploitants familiaux - et le PCF n’a pas traîné, hier, dans le Val-de-Marne. Partis la veille au soir du Lot-et-Garonne ou encore de Corrèze, une vingtaine de producteurs, épaulés de militants franciliens, ont déballé 20 tonnes de fruits et légumes en Île-de-France.
Champigny, La Queue-en-Brie ou encore Mitry-Mory : au total, treize villes du Val-de-Marne et une dizaine de Seine-et-Marne étaient concernées par cette initiative, née aux alentours de 2002. Avec, toujours, un même objectif : montrer que l’on peut vendre et acheter à des prix raisonnables, dès lors que l’on s’affranchit de la pression infligée par la grande distribution.
Pas l’aumône
« Nous voulons démontrer que les agriculteurs peuvent vivre de leur production et que les consommateurs peuvent acheter à juste prix des produits de qualité », résume Jean Moulin, conseiller municipal à La Queue-en-Brie. « Nous ne sommes pas venus pour réclamer l’aumône, ni pour brader nos fruits », rappelle quant à lui Raymond Girardi, secrétaire général du Modef.
« Nous les vendons juste de manière à nous dégager un revenu. » Résultat : 1,50 euro le kg de tomates, 4 euros les 5 kg de pommes de terre ou encore 8 euros les 6 kg de prunes.
Casquette noire et lunettes fumées, Akli, Ivryen de soixante-trois ans, lorgne sur les melons. « Ils sont gros et moins chers que chez pas mal de commerçants, ici. Et les cagettes, c’est bien pour les familles nombreuses. » En pleine crise de la filière fruits et légumes, qui voit les producteurs acculés à vendre leurs produits à perte, l’actualité perle dans les conversations. « Les agriculteurs ne sont pas soutenus et au supermarché, on nous vend des tomates pourries ou des fraises espagnoles blindées de pesticides », relève Madame Belaief, tee-shirt blanc et lunettes dorées. « Quand je les vois (les producteurs - NDLR), à la télé, jeter des tonnes de tomates, je suis contre », lâche Micheline, qui s’en retourne, son panier à la main. « Mais cette vente, je suis pour. Il faut qu’ils recommencent. Avec des haricots verts, ce serait bien… »
Centrale d’achat
Recommencer, en août prochain bien sûr, le rendez-vous est devenu incontournable. Voir avant. « Nous réfléchissons à organiser d’autres ventes durant l’année », explique Laurence Cohen, responsable du PCF du Val-de-Marne et conseillère régionale. « Par ailleurs, il faudrait élargir l’initiative à d’autres secteurs. » Ceux du lait et de la viande, entre autres, eux aussi en souffrance. L’idée de créer une centrale d’achat pour permettre aux producteurs d’alimenter les 105 collèges val-de-marnais a également été lancée par Christian Favier, président du Conseil général, descendu mercredi dans le Lot-et-Garonne pour assister au chargement du camion avant sa montée vers Paris. Sous condition de remporter l’appel d’offres, les exploitants pourraient ainsi écouler leurs produits à des prix garantis sur trois ans. Et les élèves manger de la qualité.
Marie-Noëlle Bertrand
l'Huma du 21 / 08 / 09
vendredi 21 août 2009
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