mardi 8 juin 2010

La CFDT attendue sur les retraites .

Le 47e congrès 
de la CFDT s’ouvre 
à Tours (Indre-et-Loire). Entre le premier projet de résolution et celui présenté au congrès, les militants ont fait réintégrer la revendication du maintien de l’âge légal de départ en retraite à 60 ans.

La crise a bouleversé la donne économique et sociale. Elle a aussi fait évoluer les positionnements syndicaux. La CFDT ouvre aujourd’hui son 47e congrès à Tours, en inscrivant sa réflexion dans la « continuité ». Le syndicat reste toujours à la recherche de compromis, mais la priorité donnée à « la réduction des inégalités » fait ­bouger le curseur sur ce qui est ou non à ses yeux « acceptable ». En 2003, la CFDT avait jugé la réforme Fillon des retraites, basée sur un allongement de la durée de cotisation, « acceptable ». Elle s’affiche aujourd’hui en « opposition frontale » avec la réforme en cours. « En décalant l’âge de départ, le gouvernement accroît les inégalités vis-à-vis des carrières longues, de la pénibilité et des carrières précaires », a assuré samedi dans un entretien à Ouest France François Chérèque, secrétaire ­général de la confédération, qui sera réélu vendredi pour un dernier mandat.

La CFDT se sait attendue au tournant sur une question qui lui a fait perdre, après 2003, entre 80 000 et 100 000 adhérents. Et ce d’autant plus que, parmi les « contreparties » négociées en échange de sa signature, certaines n’ont jamais vu le jour. Si le dispositif carrières longues a favorisé le départ en retraite de salariés ayant commencé à travailler jeunes, celui sur la prise en compte de la pénibilité du travail pour obtenir des départs anticipés n’est toujours pas en place. Dans ce contexte, les militants ont déjà remporté une bataille  : rajouter, dans le ­projet de résolution amendé, une ­revendication qui ne figurait pas dans le premier texte  : le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans. Trois autres débats, cette fois sur des amendements non intégrés, sont attendus. Plusieurs syndicats proposent de supprimer un paragraphe sur les « conditions » de l’augmentation de la durée de cotisation. D’autres refusent de discuter des « contreparties » qui permettraient « d’unifier les régimes » (privé et public). Enfin, les 1 500 délégués vont se pencher sur le financement des retraites, certains proposant de taxer plus franchement les revenus financiers du capital.

Paule Masson
site de l'Huma

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