Mis en ligne : 23 janvier
« VOUS VOULEZ QUE JE VIDE DES CAISSES DEJA VIDES ? »
telle fut la réponse cinglante de Nicolas Sarkozy au journaliste qui l’interrogeait sur sa promesse électorale d’augmenter le pouvoir d’achat.
POUVOIR D’ACHAT : A QUI DONNE T-ON ET QUI CULPABILISE-T-ON ?
Si le Président a oublié, dans cette altercation, de préciser pour qui il a déjà vidé les caisses en priorité, le journaliste, quant à lui, semble oublier que Sarkozy a en réalité augmenté le pouvoir d’achat des Français... des plus riches pardi ! Ceux qui, avec leur proverbiale discrétion, ont engrangé sans l’ombre d’un sentiment coupable les cadeaux fi scaux de l’été.
Tandis que le gouvernement culpabilise ceux qui n’ont rien reçu. Comble de la perversion politique, il désigne cheminots, électriciens et gaziers comme les privilégiés de la nation.
Tous, logés à la même enseigne, ils ont eu droit qui aux restrictions des prestations et aux conditionnements des droits (chômeurs indemnisés, Rmistes), qui aux compressions d’effectifs et à la dégradation des conditions de travail (fonctionnaires, enseignants, personnels hospitaliers), qui au refus de paiement des heures supplémentaires (infi rmières), qui au refus d’augmentation des revenus sociaux (familles nombreuses, pauvres, retraités), qui à l’humiliation de la reprise forcée d’un emploi disqualifi ant, qui tout simplement au mépris et à la stigmatisation (sans-logis, malades), qui à la traque, à l’expulsion (sans-papiers), qui au blocage des salaires, qui à la remise en cause des régimes spéciaux de retraite. Et tous ils auront droit à la suppression des 35 heures ; ils travailleront donc plus et gagneront moins puisqu’il n’y aura plus d’heures supplémentaires.
UN PRESIDENT DETROUSSEUR
Tout le monde se souviendra que Sarkozy a illico presto entamé sa mandature en raclant 15 milliards d’€ dans les caisses de l’Etat (15 milliards reconductibles chaque année) en prétendant provoquer un choc de confi ance et conséquemment un regain de croissance. En fait, le seul choc de confi ance c’est lui qui va le recevoir de la part des catégories sociales aisées et du patronat qui lui expriment déjà toute leur reconnaissance.
Mais, le Président Sarkozy sait que les cadeaux fi scaux comme les allègements de charges sociales (25 milliards d’€ par an) ne se transforment ni en croissance supplémentaire ni en emplois mais se déplacent des poches « vides » (de l’Etat) aux poches pleines (des privilégiés). Ce sont-là des politiques de gâchage de l’argent public poursuivies depuis plusieurs décennies qui ont favorisé la casse des services publics et la fonction publique les rendant de moins en moins aptes à répondre aux besoins des usagers.
UN PRESIDENT CASSEUR D’ACQUIS DE CIVILISATION
Une fois les cadeaux fi scaux envoyés à leurs bénéfi ciaires, voilà le Président et son fantomatique premier ministre qui déclarent l’Etat en faillite pour réduire le nombre des fonctionnaires, faire reculer les missions de service publics, mettre en déclin les services rendus aux usagers, augmenter les tarifs publics et sociaux, comprimer davantage les investissements publics et sociaux, privatiser les entreprises publiques et les activités portuaires, transférer des charges aux collectivités locales qui fi nissent par augmenter leurs impôts. Notre modèle social, un inestimable acquis de civilisation, est aujourd’hui l’objet des attaques massives du Président.
IL N’Y A PAS DE FONCTION PUBLIQUE SANS FONCTIONNAIRES !
La suppression de 22 8000 emplois publics en 2008 est au coeur de sa politique de démantèlement des services publics. Ce sont autant de débouchés dont les jeunes seront privés, autant de revenus évaporés pour de nombreuses familles en diffi culté, autant de contribuables disparus.
Le nombre de fonctionnaires ne doit pas dépendre de l’intérêt privé de quelques- uns mais de la défi nition des besoins et des réponses à y apporter en faveur de tous les usagers particuliers ou entreprises pour susciter la meilleure effi cacité sociale du système économique et accomplir l’intérêt général.
À plusieurs reprises, le gouvernement a exprimé son objectif de supprimer à terme le statut de la fonction publique. Or, il n’ y a pas de république sans fonction publique et de fonction publique digne de ce nom sans fonctionnaires statutaires.
C’est bien d’une autre politique capable de relever le défi de l’aspiration commune à l’égalité citoyenne et à l’épanouissement des individus que la gauche doit porter en mettant les moyens nécessaires et les fi nancements efficaces.
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