Par Régis TRILLES le mardi 4 décembre 2007, 20:29 - Economie - Lien perma
Nicolas Sarkozy ne cesse de le répéter, pour justifier la moindre des mesures commandées au gouvernement: «J'ai été élu pour faire ce que j'ai dit. » Le gouvernement Sarkozy serait ainsi celui de la parole tenue. Ce qui vient de se passer ces derniers jours, prétendument au nom du pouvoir d'achat et ce qui se passe aujourd'hui à l’Assemblée nationale. sous le vocable un peu barbare de " recodification du Code du travail" - sans qu'aucune véritable délibération publique n'ait eu lieu -, incitent à penser exactement le contraire.
La recodification du Code du travail, commençons par là, est présentée comme une opération « à droit constant", autrement dit elle ne changerait rien. Tout juste serait-elle censée simplifier l'usage du Code du travail. Décidément, du Code du travail au nouveau traité européen, la simplification est à la mode... Le problème, c'est que de très nombreux experts et syndicalistes alertent sur les conséquences des nouvelles interprétations qui pourraient être faites du nouveau texte, au détriment de la protection des salariés.
Et que, de surcroît, malgré ces alertes, le Parlement va aujourd'hui ratifier un texte qui n'aura été soumis à aucun débat véritablement contradictoire. Or, à un moment où l’insécurité sociale et la précarisation des parcours professionnels se répandent comme un cancer dans la société, l'enjeu est crucial.
Si l’on ajoute aux conséquences imprévisibles de cette nouvelle rédaction la suppression de 63 conseils de prud'hommes, inscrite au programme de la nouvelle carte judiciaire, le signal d'alarme mérite d'être doublement tiré.
Le gouvernement, lui, choisit le silence, et cela s'appelle un mensonge délibéré par omission. Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy et les siens continuent de pérorer, comme le président l’a encore fait jeudi dernier dans son intervention télévisée sur la sécurisation des parcours professionnels. Plus le mensonge est gros. . .
Mais la palme de l'escroquerie revient sans nul doute à ce que le gouvernement baptise abusivement depuis la semaine dernière son plan « pouvoir d'achat ». Car non seulement l'EIysée et Matignon n'annoncent aucune mesure susceptible de relever un tant soit peu sérieusement le pouvoir d'achat des salariés, notamment celui des plus modestes, mais l'intégralité du dispositif qu'ils entendent rassembler dans une nouvelle loi vise à enfoncer un peu plus les protections collectives qui demeurent en matière de temps de travail et de rémunérations des heures supplémentaires.
Pendant que sont relayées en boucle dans les grands médias les envolées de François Fillon sur la « libération du travail », les propos du rapporteur (UMP) de la commission des Finances de l'Assemblée, Gilles Carrez, sont réservés aux initiés. Ils ont pourtant le mérite de la clarté: « Les 35 heures visaient à limiter les heures supplémentaires, aujourd'hui au contraire on veut les favoriser, pour contourner les 35 heures. » Difficile de dire les choses plus crûment. .
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Que ces moyens s'appellent rachat de RTT ou déblocage anticipé de la participation, les
salariés n'ont pas fini de déjouer les marchés de dupes concoctés par le duo Sarkozy-FiIlon,
et dans lesquels ils seront toujours les perdants.
Dans cette bataille du pouvoir d'achat, il est un mot que la propagande gouvernementale
s'emploie à totalement escamoter: « salaires».
Ecoutez, lisez. . . Cela n'existe plus.
Vous avez dit bizarre?..
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