mercredi 19 décembre 2007

Ils veulent tuer Miko !

Débrayage ce matin à Saint-Dizier contre le plan social.

Pas de crèmes glacées ce matin à l’usine Miko de Saint-Dizier, dans la Haute-Marne. À l’appel de la CGT et de FO, les salariés devraient débrayer en nombre aujourd’hui pour s’opposer au plan de restructuration qui prévoit la suppression de 254 des 490 emplois du site. Le 13 novembre, la direction expliquait aux salariés qu’ils n’étaient « pas rentables, pas assez productifs, [qu’ils coûtaient] trop cher à Unilever », selon Nicole Saussaye, déléguée CFDT. Or, « la direction a menti », s’emporte Hervé Mazelin, syndicaliste CGT. « Depuis, nous avons découvert que le site a réalisé 11 millions d’euros de bénéfices en 2007. La direction freine des deux pieds pour ne pas donner d’informations chiffrées mais nous, avant de négocier des indemnités de départ, on souhaite discuter du bien-fondé ou non de cette réorganisation ! » À la suite d’une assemblée du personnel ayant réuni près de 300 personnes ce week-end, le but de la grève aujourd’hui est donc de convaincre le comité d’entreprise de réaliser un droit d’alerte, ce qui permettra au cabinet d’expertise indépendant Apex d’accéder à des documents internes. Une pétition spontanée a déjà recueilli 250 signatures « pour ne pas griller les étapes » par une procédure rapide. En 1994, lors du rachat de la marque espagnole par Unilever, 900 salariés produisaient 40 millions de litres de crème glacée par an, aujourd’hui un personnel réduit de moitié réalise 86 millions de litres. « Des réorganisations, on en a connu chez Miko, mais aujourd’hui Unilever veut nous tuer », confie une salariée sous couvert d’anonymat. « Nous expliquer qu’on sera sauvés si on arrête la production des minicônes, des cônes et des gaufrettes et se recentrant uniquement sur les barquettes de glace… Il fallait oser ! »

C. Ch.

l' Huma du 18 / 12 / 07

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