jeudi 20 décembre 2007

Réforme des bacss pros : halte à la casse !

Sans aucune concertation, sans aucune préparation, sans prendre en compte les conclusions du rapport expérimental mitigé, le ministre Xavier Darcos entend généraliser la durée de formation pour les baccalauréats professionnels à 3 ans. D'ici 2010 cela concernera plus de 45 000 élèves. Une première étape à la rentrée 2008 consisterait à remplacer 25% des secondes professionnel BEP par une 1ère année de Bac pro

Réfome des bacs pros : halte à la casse !

Cette transformation des filières BEP (2ans) + Bac pro (2ans) en une filière directe Bac pro 3ans n’est pas sans conséquences !!!Alors même que les filières professionnelles souffrent du manque d’enseignement général, la réforme prévoit une baisse conséquente des heures de Français, histoire géo (102h supprimées), de langue vivante (168h supprimées), de maths sciences physiques (136h qui sautent).L’enseignement professionnel est une composante importante de l’Éducation Nationale !!! Alors pourquoi priver ces élèves d’un enseignement général de qualité ? C’est une question d’égalité entre les formations et une question de citoyenneté. L’enseignement professionnel ne doit pas être exclu de ces enseignements sous prétexte de réduction des coûts de notre éducation !

En plus d’une baisse conséquente du nombre d’heure des filières générales, la réforme du bac pro aura pour conséquences :· Baisse du niveau de la formation dans la spécialité choisit (Et oui !!! C’est pas si simple que ça de faire tenir une formation de 4ans en 3 ans sans baisse de la qualité) et donc la galère pour trouver un emploi stable· Augmentation des effectifs par classe en 2eme année pour intégrer les élèves issus l’enseignement général qui souhaitent se réorienter, ainsi que des CAP.

Mais ceci n’est pas tout pour compléter sa reforme Darcos précise « il faudra mieux identifier les établissements scolaires autour d’un ou deux champs professionnel » c’est-à-dire réduction du nombre de formations existantes, de spécialités,… et si t’es pas content il reste le CFA et la galère pour trouver un patron !

Depuis des années, la mise en place de lycées des métiers avaient permis de mieux organiser la formation dans un certain nombre de domaine. Mais à l’évidence, le regroupement des domaines professionnels par lycée pose la question du lien entre formation,bassin d’emploi et projets de vie des jeunes. C’est à chaque jeune de choisir sa formation en fonction de ses envies et non pas en fonction de la demande du marché du travail. A ce rythme, ce sont de véritables ghettos éducatifs qui seront créés. Tu veux devenir menuisier dans une région où il n’y pas ce type d’industrie ou d’artisanat ? Déménage !!!(Si tu en as les moyens bien sûr…)

Nous ne sommes pas plus bêtes que les autres : choisissons l’école que nous voulons !!!

Évidemment, cette réforme a pour but de réduire les coûts de l’enseignement professionnel tout en permettant au marché de bénéficier d’une main d’œuvre toute faite. Nous voulons rester maître de notre avenir, nous voulons des filières professionnelles de qualité tant sur le plan de l’enseignement professionnel (diversité desfilières et des lieux d’enseignement) que sur celui des enseignements généraux nécessaires à la vie en société et à l’égalité des connaissances et des savoir !

Les jeunes de ce pays, quels que soient leurs choix de formation, ont droit à mieux que cela. Ils ont droit de bénéficier du partage des connaissances, le droit de revendiquer un enseignement professionnel de qualité et diversifié.

Dans ce sens, nous proposons de mettre en place un système de formation obligatoire de 2 à 18 ans durant lesquelles on pourrait alterner période de formation générale et période de formation professionnelle. Il est nécessaire dans une société des nouvelles technologies et des savoir de favoriser l’émergence d’une école de la compréhension du monde et de ses problématiques, une école de l’intervention citoyenne. Cela ne signifie pas la fin de l’enseignement professionnel, cela signifie au contraire son renforcement au sein d’un cursus scolaire plus long avec la mise en place de suivis individuels pour pallier aux décrochages scolaires, des systèmes de bourse permettant à tous de suivre une formation au moins jusqu’à 18 ans (et plus encore pour ceux qui le souhaitent).

Ses propositions peuvent être mises en place, l’argent est là partout dans la société. Nous devons prendre en main notre avenir, exiger une meilleure répartition des profits !

Nicolas Maury

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