mardi 26 février 2008

Les Ford prêts à défendre leurs emplois jusqu'au bout .

Automobile . Pendant que la mobilisation s’accentue pour assurer un avenir au site, la direction de Ford Aquitaine Industries met les salariés au chômage technique.

La direction de Ford accentue la pression sur les salariés de Blanquefort (Gironde) en lutte depuis des mois contre la fermeture du site annoncée pour avril 2010. En riposte au blocage des entrées de l’usine décidée jeudi par l’intersyndicale CGT-CFTC-UNSA-FO, elle a décidé de mettre les salariés au chômage technique. Pour Stéphane Cesareo, porte-parole de la direction, « à partir du moment où il n’y a pas la capacité d’acheminer le matériel dans les différents sites de production, les salariés sont au chômage technique ». La semaine dernière, la direction avait déjà eu recours à cette pratique sur l’usine voisine du groupe, Getrag Ford Transmissions (GFT), dont les salariés avaient bloqué les entrées. Les grévistes avaient dû lever ce blocage jeudi à la suite de l’assignation d’un huissier.

poursuite du blocage

Mais ces mesures n’affaiblissent en rien la motivation des salariés. Lors de deux assemblées générales qui se sont tenu vendredi et auxquelles participaient 80 % du personnel, les salariés ont décidé de poursuivre le blocage. Malgré l’annonce de mise au chômage technique, les syndicats ont appelé les salariés à venir travailler aujourd’hui. « Pour la suite, nous verrons bien, il faut réfléchir en avançant », précise Jean-Claude Conte (CGT), membre du Comité d’entreprise.

Le conflit dure depuis des mois, mais depuis le 17 février les grévistes ont été amenés à durcir le mouvement de façon à ce que « les pouvoirs publics s’emparent de la question et incitent Ford à réaliser les investissements nécessaires au maintien de l’activité de Blanquefort », explique Jean-Claude Conte. Il précise : « Depuis 2001, les décisions structurelles prises par le groupe ont condamné les deux usines. L’arrêt progressif de la boîte à 5 vitesses au profit des boîtes de nouvelle génération construites aux États-Unis et en Angleterre menace sérieusement l’avenir des deux usines de Blanquefort. » Il déplore que les fonds publics attribués généreusement à l’usine par l’État, par la région et par la communauté de communes n’aient pas été utilisés à des investissements permettant la sauvegarde et le développement de l’emploi.

pérenniser le site

Alors que la direction fait des propositions d’accompagnement du plan social, les syndicats ont de leur côté réfléchi a des pistes pour pérenniser le site. Pour Jean-Claude Conte, « l’existence d’un pôle industriel de la voiture propre sur Bordeaux pourrait amener Ford ou un éventuel repreneur à développer les voitures électriques et hybrides ».

La semaine s’annonce décisive. Samedi, au cours d’une réunion, les salariés et leurs syndicats ont rencontré les élus régionaux et locaux. Un comité de soutien devrait être mis sur pied dans les jours qui viennent.

Clotilde Mathieux

l' Huma du 25 / 02 / 08

Aucun commentaire: