Mis en ligne : 9 juillet
Le PCF considère que rien ne justifie ce mariage au regard de l’intérêt de la France, des usagers et des entreprises, ni au regard d’une politique énergétique européenne profitable à tous. Au contraire elle porte des risques graves. Cette fusion permet aux actionnaires privés de mettre la main sur un fleuron industriel public pour le mettre au service de la satisfaction des exigences de rentabilité financière et non pas pour répondre aux défis de sécurité d’approvisionnement de notre pays, dépourvu de ressources gazières. Cette fusion ouvre la voie à la privatisation de l’exploitation du nucléaire dans notre pays et de l’amplification de la « guerre économique » avec EDF !
La libéralisation/privatisation du secteur énergétique, enclenchée depuis 2000, génère pour l’ensemble des usagers domestiques et industriels une hausse substantielle de la facture énergétique provoquée certes, en partie, par l’augmentation des coûts d’approvisionnement mais aussi par la volonté politique d’aligner les tarifs administrés gaz sur les prix du marché et par la hausse importante des dividendes versés aux actionnaires. La nouvelle demande d’augmentation des tarifs du gaz de 9,5%, demandée par Gaz de France et repoussée pour le moment par le gouvernement, s’inscrit dans cette logique qui vise à rendre la mariée la plus belle possible, pour les actionnaires, dans la perspective d’un mariage annoncé.
Cette fusion qui oblige ce nouveau groupe à se délester d’un certain nombre d’actifs industriels, au nom de la « concurrence libre et non faussée », installe l’Europe de l’énergie dans une nouvelle période d’incertitude alors que les enjeux et les défis à relever nécessitent de la stabilité industrielle pour procéder aux investissements nécessaires et donner confiance aux entreprises de cette filière industrielle. Le dépeçage de Suez, avec la sortie du pôle environnement de ce nouveau groupe, pour permettre de réaliser cette fusion à parité, montre que les répercussions économiques et sociales dépassent largement le seul secteur de l’énergie. Cette fusion, contrairement aux discours se voulant rassurant des patrons, va avoir de graves répercussions sociales avec une pression accrue sur l’emploi dans le cadre d’une recherche de synergie industrielle et de mutualisation des compétences.
Le PCF considère que d’autres choix sont possibles et nécessaires. Le PCF se prononce pour une politique énergétique européenne ambitieuse. Il réaffirme son attachement à un puissant secteur public de l’énergie, et à son développement. Il avance des propositions, en appui sur les réalités, que la France devrait défendre notamment à l’occasion de la présidence de l’Europe.
Pour le PCF il faut passer d’une Europe de la concurrence à une Europe de l’énergie.
Dans ce sens il avance 5 propositions :
Concernant la politique européenne :
Appliquer le principe de subsidiarité aux questions d’organisation. Chaque pays pourrait dès lors, en toute indépendance, s’organiser comme il le souhaite notamment en ayant la possibilité de sortir des contraintes imposées relatives à la concurrence, pourvu que les orientations européennes, les finalités, définies par les chefs d’Etat et le parlement européen, constituent le fil rouge des actions entreprises. En quelques sortes, construire l’Europe, non pas à partir des moyens (concurrence), mais à partir des finalités et des objectifs économiques et sociaux à atteindre.
Mettre en place au niveau Européen une centrale unique d’achat gaz commune à l’ensemble des pays permettant ainsi de disposer des moyens politiques nécessaires pour négocier avec les pays producteurs de gaz et leurs entreprises d’Etat. Cette centrale d’achat constituerait la première pierre à la construction d’une agence Européenne de l’énergie permettant de dépasser la concurrence pour favoriser les coopérations industrielles.
Engager la négociation pour une nouvelle directive énergie qui tire les enseignements et procède à une évaluation sérieuse, des politiques de privatisation et de déréglementation de ces dernières années, pour ouvrir de nouvelles voies permettant de répondre aux défis écologiques, sociaux et économiques.
Concernant le nouveau groupe Gdf Suez :
Définir le contenu du contrat de service public qui liera l’Etat et le nouveau groupe GDF SUEZ sur la base d’obligations et d’engagements correspondant aux besoins des usagers et des entreprises. Le PCF demande que soit engagée sans attendre les consultations dans ce sens avec l’Etat, les élus, les organisations syndicales, les associations de consommateur.
Octroyer aux salariés, du nouveau groupe, des droits nouveaux, leur permettant de disposer de pouvoirs réels pour peser sur les choix stratégiques et industriels de cette nouvelle entreprise.
Le PCF demande la mise en place au niveau national d’une commission pluraliste pour la transparence des tarifs. Le PCF accorde tout son soutien aux organisations syndicales engagées dans un bras de fer avec les directions sur l’emploi, la nature du projet industriel et le champ sur lequel s’appliquera le statut des IEG. L’énergie est une des priorités de la présidence française. Le PCF entend mettre à profit cette échéance pour faire grandir le débat et contribuer à toutes les convergences d’action possible sur cet enjeu majeur pour la France et pour l’Europe.
Le PCF appelle l’ensemble des citoyens de ce pays à appréhender les enjeux énergétique et à s’approprier les questions politiques qui se posent dans le cadre de la fusion GDF suez.
Parti communiste français
Paris le 9 juillet 2008
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