Lancé par le président Hugo Chavez au mois d'avril, le processus de nationalisation des filiales locales des cimentiers étrangers présents au Venezuela a abouti, lundi 18 août, avec la signature d'un accord plaçant sous le contrôle de l'Etat vénézuélien la majeure partie de la production cimentière étrangère
En vertu de cet accord, Caracas versera 267 millions de dollars (181 millions d'euros) à Lafarge pour acquérir 89 % de sa filiale, le groupe français conservant 5 %. Le solde, soit 6 %, reste en Bourse.
Le gouvernement vénézuélien s'est également mis d'accord avec le suisse Holcim, qui cède 85 % de sa filiale pour 552 millions de dollars (377 millions d'euros) et en conservera 15 %. Aucun accord n'a en revanche pu être trouvé avec le cimentier mexicain Cemex, qui se trouvera donc exproprié, a annoncé lundi soir à la presse le ministre de l'énergie et du pétrole, Rafael Ramirez. Dans la foulée de cette déclaration, des officiels accompagnés par des hommes de la garde nationale ont pris position dans plusieurs usines du géant mexicain, alors qu'un décret de Hugo Chavez officialisant l'expropriation était attendu mardi. Selon des sources proches du dossier, Cemex aurait réclamé une compensation jugée trop importante par le Venezuela.
Début avril, Caracas avait annoncé qu'il entendait prendre le contrôle d'au moins 60 % des cimentiers du pays. Cemex assure à lui seul 50 % de la production de ciment au Venezuela, Lafarge et Holcim en assurant à eux deux le reste.
Après la nationalisation, ces derniers mois, des groupes de télécommunication, d'électricité et de pétrole, le président Chavez a qualifié cette nouvelle offensive contre la présence d'entreprises étrangères sur le sol vénézuélien de “nouveau pas vers le socialisme”.
Nicolas Maury
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