mardi 12 août 2008

Victor Hugo et le monachisme tibétain (extrait des Misérables)


L'image “http://www.histoiredumonde.net/IMG/Victor_Hugo.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Le monachisme, tel qu'il existait en Espagne et tel qu'il existe au Tibet, est pour la civilisation une sorte de phtisie. Il arrête net la vie. Il dépeuple, tout simplement. Claustration, castration. Il a été un fléau en Europe. Ajoutez à cela la violence si souvent faite à la conscience, les vocations forcées, la féodalité s'appuyant au cloître, l'aînesse versant dans le monachisme le trop-plein de la famille, les férocités dont nous venons de parler, les in-pace, le bouches closes, lescerveaux murés, tant d'intelligences infortunées mises au cachot des voeux éternels, la prise d'habit, enterrement des âmes toutes vives. Ajoutez les supplices individuels aux dégradations nationales, et, qui que vous soyez, vous vous sentirez tressaillir devant le froc et le voile, ces deux suaires d'invention humaine.


Pourtant, sur certains points et en certains lieux, en dépit de la philosophie, en dépit du progrès, l'esprit claustral persiste en plein dix-neuvième siècle, et une bizarre recrudescence ascétique étonne en ce moment le monde civilisé. (…)

reconstruire le monachisme et le militarisme, croire au salut de la société par la multiplication des parasites , imposer le passé au présent, cela semble étrange. Il y a cependant des théoriciens pour ces théories là. Ces théoriciens, gens d'esprit d'ailleurs, ont un procédé bien simple, ils appliquent sur le passé un enduit qu'ils appellent ordre social, droit divin, morale, famille, respect des aïeux, autorité antique, tradition sainte, légitimité, religion (…)


Combattons.

Combattons, mais distinguons. Le propre de la vérité, c'est de n'être jamais excessive. Quel besoin a-t-elle d'exagérer? (…) N'apportons point la flamme là où la lumière suffit.


(…) Nous ne pouvons penser sans effroi à ces pays où les fakirs, les bonzes, les santons, les caloyers, les marabouts, les talapoins et les derviches pullulent jusqu'au fourmillement vermineux.

Victor Hugo, Les Misérables, Livre septième, chapitre II.

Blog P.C.F ARRAS

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