iTALIE . Plusieurs centaines de milliers de personnes rassemblées à Rome, samedi, contre la politique du gouvernement de Silvio Berlusconi.
Berlusconi a réussi samedi à rassembler plusieurs centaines de milliers de personnes contre son gouvernement dans les rues de la capitale : 200 000 selon la préfecture, 2,5 millions selon les organisateurs… En tout état de cause, le Cirque Massimo, qui peut accueillir 400 000 personnes, était plein au moment du meeting final. Cette manifestation était organisée par le Parti démocrate, le principal parti d’opposition. Avec cette mobilisation exceptionnelle, le PD retrouve des accents d’opposant après une longue période suivant sa défaite législative du mois d’avril, où ce nouveau parti n’a cessé de négocier avec Silvio Berlusconi sur les réformes en cours, au nom « d’une attitude responsable ». Ces derniers temps, le ton utilisé par les dirigeants du PD avait monté. Son secrétaire Walter Veltroni est même allé jusqu’à assimiler la politique de Silvio Berlusconi à celle de Vladimir Poutine. De plus, le PD, issu de la fusion des Démocrates de gauche (DS, socialistes ex-PCI) et de la Marguerite (démocratie chrétienne de gauche), qui s’était pour l’instant qualifié de réformiste, ni de droite ni de gauche lors des élections législatives précédentes, a retrouvé des accents de gauche, du fait des mesures libérales du gouvernement de centre-droit. Cette manifestation faisait figure de test pour le PD qui, pour une première fois, use de sa force militante en d’autres instants que les périodes électorales. Cette mobilisation intervient à un moment où la nouvelle formation s’interroge sur son identité. « Celle d’aujourd’hui, disons-le avec orgueil, est la première manifestation de masse du réformisme italien, finalement uni », a déclaré Walter Veltroni lors du meeting de clôture. « Et elle l’est parce que le Parti démocrate est le plus grand parti réformiste que l’histoire italienne ait connu. » Bien incapable de trouver des racines dans l’histoire de la gauche italienne, le PD est contraint d’importer ses idées politiques de l’étranger. D’où les nombreuses banderoles de soutien à Barack Obama, le candidat démocrate à la Maison-Blanche. Dans son discours, Walter Veltroni a fait allusion à la crise financière, et critiqué les mesures de Silvio Berlusconi. Il a particulièrement mis l’accent sur les moyens alloués à l’éducation, à un moment où des centaines de milliers d’étudiants manifestent et où tout le monde universitaire est mobilisé. Pour autant, le secrétaire du PD s’est montré bien incapable de décliner en mesures concrètes son « réformisme populaire » : un réformisme sans contenu, et sans identité.
Gaël De Santis
l' Huma du 28 / 10 / 08
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