11 NOVEMBRE 1918
La boucherie innommable, le meurtre, le saccage des vies de centaines de milliers d’hommes …La guerre était enfin finie. , Pauvres soldats. Une émission sur France-Inter diffusée le samedi 8 novembre, parlait de la tuerie du chemin des dames. De bonnes choses y ont été dites, sur les généraux, sur leur responsabilité, leur incurie, on y a parlé de Pétain, des hommes politiques responsables de cela, de Clémenceau, d’Aristide Briant... Mais on y a menti par défaut. Car on n’a pas parlé de ce qui avait généré cette guerre, de ce qui les génère toutes : les conflits d’intérêts entre grands capitalistes. Seule la diffusion d’une chanson( !) nous a rappelé que les gros argentiers se pavanaient dodus sur les champs Elysées et que la vie à l’arrière se poursuivait très bénéfiquement pour quelques-uns pendant que d’anonymes petits gars se faisaient trouer la peau ou déchiqueter au front. On n’a pas effleuré seulement le fait que les financiers instigateurs du drame qui se jouait, continuaient à faire des profits exubérants dans la spéculation, pendant que pour eux tombaient dans la boue des tranchées et dans des conditions effroyables et ahurissantes, des hommes. Aucune guerre n’est la guerre des peuples. Toutes les guerres sont des guerres de fric. Seule la manipulation des esprits parvient à nous persuader du contraire. La guerre de 14 en est un exemple féroce et terrible. Alors, pour se refaire une virginité, on parle de ces hommes morts dans la boue, de leurs dernières lettres, de leur vie quotidienne au front, de leur retour avec qui un bras, qui une jambe en moins… qui les deux (respect…). On met (à juste titre) sur l’autel de l’infamie ces généraux pourris qui ont fait fusiller les mutins des tranchées… Bref, on passe la pommade ; on se donne bonne conscience…. (Et on fait gonfler l’audimat à grands coups de cadavres), mais entend-on les journalistes assaillir de questions les vrais responsables de tout cela ; entend-on dans les commémorations, le capital se faire vilipender par les orateurs ? Les voit-on, ces boursiers, se faire accuser de tout ce qui devrait leur être reproché ? Pas le moins du monde. La morale reste pleureuse, soumise, donneuse de leçons, et light dans les propos : « Pauvres petits soldats que les généraux et les politiciens ont envoyés à la mort »…POINT. Avec ça, tout le monde est content, la ménagère de moins de cinquante ans est rassurée, et le fric peut dormir sur ses deux oreilles Encore un peu et on ferait sponsoriser le mémorial du soldat inconnu par NATIXIS ou PARIBAS. Est-ce que ça leur écorcherait les gencives, à ces messieurs de la télé, de dire seulement, la vérité ? Mais le peuvent-ils et ont-ils envie de la dire ? Quelle liberté de parole ont-ils ? Quelle autocensure s’infligent-ils sur ce sujet comme sur les autres ? Le patronat n’ayant pas changé d’un iota, le mal étant incrusté dans ses gènes, s’il avait un jour à nouveau besoin de « chair à canon », où croyez vous qu’il irait la chercher ? Au MEDEF ? A Neuilly ? Au palais Brongniart ? Il pourrait recommencer, sans crainte d’être inquiété, à nous utiliser sans vergogne et sans que les médias y décèlent le plus petit inconvénient qui soit !! Ainsi, les vrais responsables de ces tueries demeurent dans l’ombre, difficilement identifiables, malfaisants abominables et à l’affût. Tout cela est hélas vérifiable aujourd’hui à l’échelle planétaire. Que n’a-t-on pas été chercher récemment comme arguments pour justifier, aux yeux de l’opinion internationale qui n’attendait que ça, l’injustifiable conquête de l’Irak, l’hécatombe qui en a découlé ? C’est pourquoi je ne peux plus aujourd’hui passer devant un « monument aux morts » sans qu’une nausée diffuse m’envahisse ; sans qu’un profond dégoût me submerge, sans qu’un frisson d’effroi me saisisse. Des dizaines de noms sont inscrits sur la pierre. Ils n’avaient en leur immense majorité, pas vingt ans tous ces gars. En exergue, on peut lire : « morts pour la France »…. AH bon ? C’est donc pour la France qu’ils sont morts ? Ce serait déjà un pur scandale ! Mais non : c’est pour l’argent qu’ils ont été assassinés. Les monuments aux morts sont virtuellement parrainés par les banquiers et sont une insulte à la démocratie et à l’humanisme. On incite cyniquement les passants à s’incliner par respect devant le nom des morts. C’est pour mieux leur faire oublier que c’est devant la bourse qu’ils s’agenouillent. Pauvres enfants de 14/18. Vous avez été et demeurez les OTAGES de l’argent-roi. Votre sacrifice n’a servi que vos ennemis de classe. Si d’autres sacrifices venaient, ils seraient du même tonneau, au profit des mêmes intérêts. Mais le présentateur du 20H00 ne le dira pas. Puisqu’il est au sens strict du terme, vendu.
De : CommuneColère
mercredi 12 novembre 2008
site BELLACIAO
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