Il faut remettre en cause les recettes utilisées jusqu’à présent dans les DOM-TOM
Par Gélita Hoarau - 19 Février 2009
Avant de poser ma question, permettez-moi d’exprimer toute ma solidarité et celle de mon groupe à la famille et aux proches de Jacques BINO, le syndicaliste guadeloupéen tué récemment lors des émeutes.
Ma question s’adresse à Monsieur François FILLON, Premier Ministre.
Monsieur le Premier Ministre,
La crise qui frappe les DOM est particulièrement grave et profonde, elle touche de larges couches sociales. Parmi celles-ci, les plus frappées sont incontestablement, à La Réunion, les 52% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, qui doivent faire face à un taux de chômage le plus élevé de la République et de toutes les régions de l’Union européenne, et qui voient leur pouvoir d’achat s’éroder régulièrement par un coût de la vie qui ne cesse de croître.
Cette population déshéritée attend des mesures d’urgence en sa faveur, comme par exemple une baisse substantielle et durable des prix des produits de première nécessité. Le gouvernement est-il prêt à prendre des mesures qui s’imposent, notamment à lutter contre les monopoles et leurs sur-profits pour atteindre cet objectif ? Ce qui a été possible en Métropole peut l’être à La Réunion, en répercutant au profit du consommateur les marges arrière des grandes surfaces ?
Cela est nécessaire mais la solution durable étant bien sûr un approvisionnement de l’île à partir des pays de la zone à des coûts de départ 2 à 3 fois moins cher et à une distance 4 fois moindre. Cette population attend aussi :
une baisse des loyers,
une baisse du prix des transports en commun.
Elle demande également la gratuité des frais scolaires et de la cantine.
Là aussi, le Gouvernement est prêt-il à ouvrir ces chantiers avec les intéressés et les organismes concernés pour obtenir des avancées en faveur de cette population ? Parmi ces mesures immédiates il convient aussi de répondre à l’attente de nos milliers de jeunes diplômés sans emploi qui voient l’essentiel des cadres de la fonction publique et du privé recruté à l’extérieur. La frustration est grande.
Il est urgent, Monsieur le Premier Ministre de satisfaire à ces revendications, car il ne faut pas laisser la désespérance se transformer en colère et en révolte.
Ces mesures doivent être prises rapidement nonobstant celles nécessaires, portant sur la revalorisation des minima sociaux, des petites retraites etc.
Enfin, il est évident que la sortie de crise est aussi liée à l’élaboration d’un projet de développement global et durable et sur ce plan, ayons le courage, Monsieur le Premier Ministre, de remettre en cause les recettes utilisées jusqu’à présent dans les DOM et qui montrent aujourd’hui leurs limites et d’écouter les forces vives de nos pays et les institutions qui portent déjà les projets comme le Plan Régional de Développement Durable de la Région en cohérence avec le projet île verte et le projet GERRI. Je vous remercie de me répondre.
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