J’ai pas pu m’empêcher J’ai répondu -et je pense que je ne vais pas être la seule.
La Louve
“Madame la Députée,
Merci d’avoir pris la peine de répondre à mon courrier.
J’avoue cependant être assez désagréablement surprise par l’énorme dose de renoncement que contient votre discours, et notamment, la partie relative au calcul de la majorité nécessaire à Sarkozy pour faire passer son projet!
Vous oubliez que certains parlementaires de droite vont également voter CONTRE cette mascarade. Si les parlementaires qui se prétendent de gauche font bloc de façon unanime et inflexible, il se peut fort que ce viol de notre souveraineté tourne court.
Et puis, comment peut-on savoir à l’avance qu’un combat va tourner court, qu’il ne sert de rien de se battre jusqu’au bout, sur des sujets aussi fondamentaux?
Par ailleurs et pour ma part, j’ai voté NON le 29 mai 2005 pour refuser d’aller plus loin dans le projet d’Europe libérale que l’on nous proposait. Le projet européen que vous appelez de vos voeux n’est rien d’autre qu’un faux nez du capitalisme, aussi vous comprendrez que votre justification à cette trahison du PS ne me convainque pas.
Je suis sidérée par votre réponse, et la facilité avec laquelle la majorité des parlementaires de votre groupe semble à la fois oublier quelle est l’essence de leur mandat, et d’autre part, quelle doit être la seule attitude convenable pour un élu républicain face à cette question.
Que le PS ait décidé de faire du renoncement face au capitalisme son idéologie officielle le regarde, certes. Que la plupart de ses membres décident qu’on est plus à l’aise pour retourner sa veste les bras ballants que le poing levé, après tout , c’est logique.
Mais ne venez pas nous raconter n’importe quoi et conclure votre message par un appel à “sanctionner Sarkozy dans les urnes”, comme si sa faute à lui pouvait effacer la votre, et comme si nous étions encore assez stupides pour croire qu’en votant pour vous, nous allons faire un barrage efficace entre lui et nous!
Madame, entre cette forfaiture et le nombre de membres du PS qui travaillent aujourd’hui pour Sarkozy sans être exclus de votre parti, sans parler de la mollesse de votre opposition et de l’absence totale de présence de votre parti au côtés des salariés dans les luttes sociales ces dernières années, je crois que la messe est dite, trop c’est trop et pour ma part, vous n’aurez plus jamais ma voix.
D’un point de vue assez pratique en effet, et très matériellement, les inconvénients que je trouve à soutenir, le cas échéant, votre parti en lui accordant ma voix à l’occasion, ne sont plus contrebalancés par des avantages qui me permettraient de penser que j’ai fait le bon choix pour ma vie et pour mon pays.
Tout cela est très triste et assez écœurant, rappelant les heures sombres que la France connut en 1940 quand la plupart des parlementaires votèrent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, nous assurant toutefois que “c’était pour notre bien”. Fort heureusement pour nous, des communistes et des gaullistes ne pensèrent pas comme ces gens-là, ce qui a permis de mettre un terme à bien des horreurs.
J’ai quitté le PS fin 2006 car je ne pouvais plus supporter de le voir déraper ainsi, je vois que la chute est longue et a de beaux jours devant elle.
Nous n’attendrons pas le 9 mars pour vous dire notre colère et nous serons à vos portes à Versailles le 4 février pour vous rappeler de respecter la voix du peuple.
Salutations”
cite BELLACIAO
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