jeudi 11 octobre 2007

Les gendarmes mèneront la chasse .


Immigration . Une note du ministère de la Défense rappelle à l’ordre les gendarmes, leur demande d’intensifier les arrestations de sans-papiers et fait de la chasse aux immigrés leur priorité.

Le général d’armée Guy Parayre est directeur général de la gendarmerie nationale au ministère de la Défense. Le 4 septembre dernier, il adressait au préfet de police de Paris et aux préfets de métropole une note dont l’objet était la « lutte contre l’immigration irrégulière ». Visiblement, les gendarmes ne sont pas assez motivés à courir après les personnes sans titre de séjour, puisque le général dénonce « de grandes disparités entre les régions et les groupements ». Certains ont même des résultats en dessous de ceux de 2006. Situation inacceptable, quand on connaît la culture du chiffre des expulsions et des arrestations fixé par le ministre de l’Immigration.

Que vient faire ici ce chef des armées ? Nicolas Sarkozy, en ministre de l’Intérieur, avait obtenu que soient regroupées sous sa houlette toutes les « forces de l’ordre » concernées par la chasse aux étrangers sans titre. Les gendarmes se trouvaient donc sous les ordres du ministre de l’Intérieur. Devenu président, il a créé le ministère de l’Immigration (…) qui a pour mission cette chasse et pour moyens les effectifs de la police et de l’armée, via la gendarmerie. C’est aussi simple que cela. L’Intérieur et la Défense, sur ce sujet, sont aux ordres de Brice Hortefeux.

Le général Parayre, le petit doigt sur la couture du pantalon, applique. Après la leçon aux préfets délivrée par Brice Hortefeux, le mois dernier, le général bat le rappel. Mais il en rajoute. Nous ne savions pas encore que « la lutte contre l’immigration irrégulière sous tous ses aspects » était « érigée en priorité nationale ». Nous avions le cancer, la maladie d’Alzheimer, les accidents sur les routes… maintenant, nous avons la chasse de personnes qui n’aspirent qu’à vivre, enfin, en paix. Pour mener sa guerre, le général va même réquisitionner les réservistes et les retraités et faire rechercher les informations auprès de tous les services compétents, jusqu’aux travailleurs sociaux.

Une course à la délation, un climat de terreur, qui rappelle d’autres époques sinistres de notre histoire.

Émilie Rive

l' Huma du 10 / 10 / 07

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