Ambitions socialistes sur la Seine-Saint-Denis
Gauche . Le Parti socialiste veut imposer des primaires dans quelques villes dirigées par des maires communistes. Claude Bartolone lorgne sur la présidence du conseil général.
En Seine-Saint-Denis, le Parti socialiste ne cache pas ses ambitions de conquête pour les municipales et les élections cantonales. Et il lorgne principalement sur un certain nombre de villes, dirigées aujourd’hui par les communistes, et sur la présidence du conseil général, dirigé par le communiste Hervé Bramy.
« Notre objectif premier est de garder les villes à gauche et d’en gagner sur la droite », se défend Yannick Trigance, secrétaire fédéral aux élections. Le responsable de cette fédération socialiste, dirigée par les fabiusiens rassemblés autour du député Claude Bartolone, assure que, dans tous les cas de figure, « le rassemblement se fera sans aucune ambiguïté pour le second tour ». Bruno Le Roux, secrétaire national aux élections et lui aussi député de Seine-Saint-Denis, explique qu’au plan national, le Parti socialiste est « favorable à la reconduction des accords dans la majorité des cas ». Des accords unitaires entre le PCF et le PS principalement, qui prévoient la reconduction des maires sortants à la tête de listes d’union. Mais, comme l’avait indiqué François Hollande en septembre, il estime nécessaire « un rééquilibrage » dans un certain nombre de villes où le Parti socialiste pense que le suffrage universel, depuis les dernières élections de 2001, lui permet de revendiquer le leadership. Pour la Seine-Saint-Denis, « les sections du PS en discutent et nous allons en décider de façon réaliste et responsable, précise Yannick Trigance. Ce n’est pas l’hallali que nous voulons ». N’empêche qu’il ne dément pas que la question est posée dans six villes du département sur les douze dirigées par des maires communiste ou apparentés. Il pourrait donc y avoir des primaires à La Courneuve, Pierrefitte, Aubervilliers, Villetaneuse et Bagnolet, où le PS estime que la tête de liste lui revient. Mais également à Montreuil, où la sénatrice écologiste Dominique Voynet est partante pour conduire une liste contre le député et maire sortant, Jean-Pierre Brard.
des listes
de large union
Une rencontre entre la fédération socialiste et celle du Parti communiste est prévue le 12 octobre. « Enfin ! » s’exclame Yann Le Pollotec, secrétaire aux élections de la fédération communiste. Cette dernière a adopté une position sans ambiguïté, en appelant « au rassemblement des diverses forces de gauche sans exclusive », et en proposant que « les maires sortants de gauche soient reconduits en tête de liste dès le premier tour des prochaines élections municipales, et que soient constituées partout des listes de large union ». « Est-ce cela que les électeurs de gauche attendent en Seine-Saint-Denis ? demande Yann Le Pollotec. Qu’on plume la volaille communiste ? » Il fait remarquer que « ce n’est pas la gauche qui emporte les municipalités socialistes ou communistes quand il y a problème, c’est la droite comme à Épinay, à Drancy ou à Noisy-le-Sec ».
primaires pour
les cantonales
Pour ce qui concerne les élections cantonales, il y aura comme d’habitude des primaires dans tous les cantons. Sur les 30 conseille
rs généraux qui constituent la majorité de gauche, les communistes et apparentés détiennent 15 sièges et les socialistes autant. 4 sièges socialistes et 11 sièges communistes sont renouvelables en mars 2008. Claude Bartolone, qui aimerait emporter la présidence du conseil général, voudrait se présenter à Pantin, où le siège est détenu par le Verts Bertrand Kern. Le PS aurait en échange proposé aux Verts de soutenir la candidature de Dominique Voynet à Montreuil. « Ces manoeuvres servent la droite, affirme Yann Le Pollotec, alors que l’union permettrait à la population de se défendre et de porter un coup à la déferlante Sarkozy. »
Olivier Mayer
l' Huma du 09 / 10 / 07
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